La création d’une police municipale (PM) était un engagement essentiel d’Anne Hidalgo et des socialistes dans ce mandat municipal. Retour sur les principes et les actions de cette nouvelle force de tranquillité publique.
Avec la naissance de la PM en 2022, il s’agissait de répondre à une exigence des Parisien.nes qui, comme beaucoup de Français.es, déploraient la disparition de la police de proximité et la suppression de 13 000 agents de police nationale, sous le mandat de Nicolas Sarkozy.
Or chacun sait que plus d’humain, plus de « bleu » dans l’espace public rassure la population et dissuade la délinquance, par une présence sur le terrain, au contact des habitant.es, selon le principe de l’îlotage. La PM est ainsi complémentaire de la PN, la police nationale, à laquelle elle ne se substitue en aucun cas dans la lutte contre les crimes et délits. Son équipement est adapté en conséquence, sans arme létale.
Des missions claires pour une sécurité partagée à Paris
La Ville de Paris a donné à la police municipale des missions claires en faveur d’un espace public mieux partagé et mieux respecté, d’un accompagnement des publics les plus vulnérables et de la prévention.
Les habitant.es expriment en effet une forte attente en matière de sécurisation des déplacements, d’apaisement des circulations et de règlement des conflits d’usage. En matière de sécurité routière, la PM 12e est aujourd’hui l’une des seules de Paris à disposer d’un radar mobile, grâce au vote des habitant.es dans le cadre du budget participatif. Il sert surtout aux abords des établissements scolaires, en complément des agents qui sécurisent les traversées aux entrées et sorties des écoles. La lutte contre le stationnement gênant est aussi une priorité, notamment à l’égard des deux-roues sur les trottoirs : dans les huit premiers mois de l’année, 3 467 infractions de ce type ont été verbalisées.
Il en va de même pour la lutte contre les incivilités, de la régulation des terrasses aux infractions au règlement des espaces verts, en passant par les jets de mégots, les déjections canines et autres, avec un total de 6 820 verbalisations.
Par ailleurs, une police de terrain, ce sont aussi des agents au contact avec les plus fragiles : pour accompagner nos anciens de leur domicile à un guichet bancaire, pour aider les personnes sans-abri aux côtés des intervenants sociaux…
Le CPSA, un outil efficace de mobilisation locale
Le champ d’intervention de la PM ne couvre évidemment pas tous les besoins en matière de sécurité publique et il est du devoir des divers intervenants d’agir en coordination pour plus d’efficacité des politiques publiques.
C’est le sens du CPSA (contrat de prévention et de sécurité d’arrondissement) qui engage de nombreux acteurs dont la Ville de Paris, la Préfecture de Police, le Parquet et l’Éducation Nationale. Il s’articule autour de trois priorités :
• la prévention en direction des jeunes, par exemple contre les rixes, en partenariat avec de multiples acteurs associatifs locaux ;
• l’accompagnement des plus vulnérables, par exemple avec la constitution d’un réseau d’aide aux victimes pour lutter contre les violences faites aux femmes ;
• l’amélioration de la tranquillité publi-
que, par exemple en menant des actions coordonnées PM/PN contre les ventes
à la sauvette, notamment Porte de Vincennes.
Comme le résume Pierrick Paris, adjoint à la Maire du 12e sur ces sujets : «Nous sommes convaincus que, loin de la démagogie et du simplisme du tout-sécuritaire, c’est au travers de ces politiques de long terme de prévention, de proximité, alliées à la nécessaire sanction/répression, qu’une sécurité plus grande dans notre pays doit se construire».
LE PARTI SOCIALISTE au travail pour une doctrine renouvelée
C’est parce que les questions de sécurité et de prévention de la délinquance revêtent d’immenses enjeux en termes de justice sociale, d’accès au droit, d’équité territoriale et d’égalité réelle que le Parti Socialiste a décidé d’en faire le thème de sa 4e grande convention nationale.
Après celles consacrées à l’Europe, aux classes populaires et aux combats féministes, cette convention, qui s’achèvera fin 2024, formulera des propositions nouvelles et concrètes pour une police républicaine ancrée au cœur du contrat social. Avec plusieurs priorités : la mise en œuvre d’une formation, d’un contrôle et d’un encadrement renouvelés ; une amélioration de la gouvernance locale de sécurité ; l’intégration des nouveaux défis technologiques ; l’articulation des sujets police/gendarmerie/justice. Le PS entend aussi redonner toute sa place à la prévention de la délinquance et changer aussi – enfin – les relations police/population.
La Police Municipale en mars 2024 dans la capitale
SÉCURISATION : 2 796 missions effectuées dans l’espace public
SANCTION : 5 902 PV pour lutter contre les incivilités (dépôts sauvages, nuisances sonores, etc.) 106 438 PV dressés pour protection routière
MEDIATION : 788 missions dont 69 pour prévention des rixes
La Police Municipale en mars 2024 dans le 12e : 1275 opérations dont :
13% pour la lutte contre les incivilités, notamment les nuisances (sonores, lumineuses) sur la voie publique, au sein des équipements municipaux ou en lien avec les terrasses
44% pour le stationnement gênant (sur chaussée ou trottoir)
8% pour la régulation des déplacements (infraction au code de la route sur la chaussée, les trottoirs, les couloirs de bus, les pistes cyclables et les sas-vélo, non-respect du code de la rue)
15% pour la tranquillité publique : ilotage, présence aux points de rencontre, opérations de visibilité aux abords des sites sensibles (écoles, stations de métro, équipements sportifs, culturels…)
13% pour la sécurisation dans les équipements municipaux (ex : fermeture d’espaces verts)
mais aussi dans le cadre d’événements festifs, ou pour aider dans le cadre d’opérations spéciales de nettoiement.
5% pour la médiation (maraude, prévention des rixes aux abords des écoles ou sur la voie publique)