La semaine dernière s’est terminée par l’adoption du projet de loi asile et immigration en première lecture à l’Assemblée nationale.

En plus d’avoir rassemblé, de manière historique, la majorité, la droite et le Front National sur de nombreux votes d’articles et ou d’amendements, ce texte aura, finalement, servi de formidable tribune aux idées que répand le Front National dans notre pays depuis des années.

Réduction du délai de dépôt des demandes d’asile et du délai de recours pour ceux qui s’en verraient déboutés, institutionnalisation  de  la  procédure  accélérée  pour  leur  examen,  allongement  de  la  durée  de  rétention administrative de personnes, même mineures, en attente d’expulsion, le texte en l’état n’est pas conforme à la législation européenne, pourtant consensuelle, comme nous l’explique le site Euractiv.

Plutôt que porter la consolidation d’une politique d’asile à l’échelle européenne en substituant aux injustifiables accords de Dublin et du Touquet un véritable droit d’asile européen orientant avec efficacité et surtout humanité les réfugiés dans les pays et les régions capables d’assurer leur intégration, le Gouvernement et l’Assemblée auront donc porter un texte stigmatisant que les associations dénoncent.

Les rares avancées ne sauront occulter le caractère déséquilibré de ce projet de loi que les député.e.s socialistes auront combattu nuit et jour dans l’hémicycle.

L’aménagement du délai de solidarité, par exemple, avec ses conditions d’application particulièrement floues, est évidemment insuffisant par rapport au reste des mesures proposées.

De quoi nous rappeler chaque jour combien ce gouvernement n’est ni de gauche, ni de gauche.