Offensive et déterminée, la maire de Paris, Anne Hidalgo, n’a pas l’intention de renoncer à la piétonnisation des Berges de la rive droite de la Seine et va faire appel de la décision du tribunal administratif.
Ce dernier a en effet annulé la délibération du 26 septembre 2016 du Conseil de Paris qui déclarait l’intérêt général de l’opération. Selon lui, l’étude d’impact sur les effets du projet était insuffisante.
Le Tribunal administratif a rendu cette décision un jour de pic de pollution. Il motive cette décision par le fait que l’étude d’impact à l’origine de cette mesure aurait été insuffisante, alors même que les faits démontrent depuis un an et demi la véracité de cette étude d’impact. Et les résultats sont là, tant en matière de baisse de la pollution que de baisse du trafic automobile :
- Chaque année, 48 000 personnes en France meurent en raison de la pollution atmosphérique. 2 500 à Paris et 6 500 dans la Métropole.
- Les berges rive droite c’est la piétonisation de 3,3km de linéaire sur 1.200km de voirie parisienne.
- Chiffre Airparif d’octobre 2017 : baisse de la pollution jusqu’à 25% sur les quais bas et les quais hauts rive droite depuis l’entrée en vigueur de la piétonnisation.
- Chiffre Direction de la voirie de mars 2017 : baisse de 28,8% du nombre de véhicules dans le centre de Paris (sur la période allant de septembre 2016 à février 2017, soit six mois complets) à la suite de la piétonnisation.
- Chiffres de la Direction de la voirie de janvier 2018 : baisse importante du nombre de véhicules sur les axes de reports par rapport à janvier 2017, qui se traduit aux heures de pointe du matin par 28,8% de véhicules / h en moins sur les quais haut rive gauche ; 8,4% de véhicules / h en moins sur les quais haut rive droite ; 5,4% de véhicules /h en moins sur le boulevard Saint Germain.
La Mairie de Paris a décidé de faire appel de cette décision et de demander d’ici là un sursis à exécution. Anne Hidalgo et son équipe mobiliseront tous les moyens juridiques en leur possession pour que le parc Rives de Seine soit sauvé et que l’autoroute ne rouvre pas.
Concrètement, pour l’instant, la crue de la Seine empêche de toute façon l’accès aux voitures mais on ne peut pas évacuer la possibilité que la Ville soit ensuite contrainte de rouvrir cette autoroute. Ce sera donc un combat de longue haleine et rien n’est gagné d’avance.
Pour rappel, l’ouverture des Rives de Seine aux piétons et aux cyclistes est une mesure d’utilité publique, qui a été décidée démocratiquement par les élus parisiens en septembre 2016, avec le soutien de l’État et à l’issue d’un an et demi de concertation.
Cette piétonisation était au cœur du débat des élections municipales : les Parisiennes et les Parisiens ont choisi d’élire une majorité municipale qui mettrait ce projet en œuvre et ferait ainsi reculer la pollution.
Nous remercions les milliers de Parisiens qui depuis la décision du Tribunal Administratif ont adressé des messages de soutien et se sont exprimés sur les réseaux sociaux pour demander à sauver le parc Rives de Seine et s’opposer à la réouverture de l’autoroute.
Alors que notre pays se voit reprocher par l’Union européenne de ne pas agir assez vite pour améliorer la qualité de l’air, alors que notre ville, Paris, a accueilli l’Accord historique sur le Climat, nous savons que bâtir une ville plus apaisée et respirable constitue un combat de longue haleine sur lequel de nombreux obstacles seraient posés.
Mais nous sommes déterminés à tenir cet engagement et à faire de Paris une ville plus respirable, plus apaisée, où il est possible de lâcher la main dans la rue à son enfant.
Valérie Pécresse, qui prétend aujourd’hui tendre la main à la Mairie de Paris, fait partie des opposants responsables de cette situation. Le recours retenu par le Tribunal Administratif a été déposé par la droite parisienne et régionale en 2016. Pour elle, la circulation automobile est prioritaire sur la santé publique. Pour elle, une autoroute urbaine vaut mieux qu’un parc en cœur de ville.