Les élections italiennes du 4 mars constituent un avertissement de plus pour la gauche et l’Europe. L’abstention, la division de la gauche, une alliance entre droite et extrême droite dans laquelle la seconde devance désormais la première, et bien sûr l’installation du populisme, sont désormais une partie de la réalité européenne.
Au cours de la campagne, la droite et l’extrême droite se sont lancées dans une surenchère xénophobe qui a logiquement conduit à des violences racistes et créé un climat de tension inquiétant. Les socialistes français regardent avec inquiétude la division du camp progressiste, alors qu’une mouvance populiste, réactionnaire et conservatrice est en mesure de gouverner l’Italie.
Quel que soit notre opinion et notre analyse de la politique conduite par Matteo Renzi, il est terrible de constater que la vraie tragédie de la journée de dimanche, c’est que la gauche dans son ensemble a itsubi une déroute phénoménale. Qu’il s’agisse des pro-Renzi ou des anti-Renzi, des sociaux-libéraux, des socio-démocrates, des anciens communistes, des écologistes et de toutes les tendances allant de la plus centriste à la plus radicale: la gauche italienne dans son ensemble ne pèse aujourd’hui qu’aux alentours de 27%.
En Allemagne, nos camardes du SPD avaient le choix entre deux mauvaises solutions et, quel qu’il fût, il aurait constitué un choix déchirant. Les militants ont choisi clairement l’une des deux voies avec une majorité frôlant les deux tiers. Incontestablement, la forte participation et l’écart constituent une bonne nouvelle en ce que l’unité du Parti Social-Démocrate allemand n’est pas menacée.
Au regard de ces actualités croisés, la gauche européenne est face à un double-défi de taille. Le premier consiste à se reconstruire et le second à nous organiser en commun efficacement pour peser à nouveau.