Avec près de 100 députés et sénateurs, les socialistes et apparentés forment le premier groupe d’opposition de gauche au Parlement. Chaque jour, ils défendent un projet ambitieux, mêlant justice sociale et climatique : taxation des superprofits, lutte contre les dérives des influenceurs ou encore soutien inconditionnel a tous les étudiants avec la proposition de loi pour le repas à 1 €.
Pour revenir sur ces nombreux combats, les militant.es de la section du 12e arrondissement vont, chaque semestre, interroger nos élu.es. Pour ce premier regard croisé, retrouvez un entretien entre Fatiha Keloua Hachi, députée dans la 8e circonscription de la Seine-Saint-Denis et Loïc Pages, militant de la section du 12e arrondissement de Paris.
Loïc : Tu as fait de la condition étudiante ton combat principal depuis le début de ton mandat. Pour quelles raisons ?
Fatiha : Mon combat pour les étudiants est lié en grande partie à mon parcours professionnel. J’ai été enseignante à l’Université Paris-Est Créteil (UPEC),
et j’ai vu les conditions de vie des étudiants se dégrader ces dernières années et notamment pendant et après le Covid. Devenue députée, il me paraît
indispensable de me mobiliser pleinement face à cette précarisation croissante.
Loïc : La proposition de loi sur les repas à 1 € pour tous les étudiants a échoué à 1 voix près. Quelle suite peut-on donner à ce combat ?
Fatiha : Ce combat est un combat idéologique, il a montré la résurgence
d’un clivage gauche droite, entre d’un côté les défenseurs de l’universalité des aides et de l’autre les partisans de leur conditionnalité. La gauche et les socialistes doivent porter cette universalité. Concernant le repas à 1 €,
le combat continue car rien n’est résolu, les étudiants ont toujours faim.
Pour continuer le combat, il faut élargir champ d’action en y intégrant tous les aspects de la précarité étudiante,
comme le logement étudiant.
Loïc : L’éducation à Paris et en Île-de-France est un sujet majeur sous investi par le Gouvernement. Que propose le PS pour faire de l’éducation un réel levier d’émancipation ?
Fatiha : Le sujet de l’éducation est un sujet national, et une de mes grandes priorités est la mixité scolaire. Dans ce combat, l’Île-de-France est un cas d’école, et il faut y trouver des solutions concrètes. La proposition de faire entrer le 93 dans l’académie de Paris était une proposition ambitieuse. D’autres propositions concrètes doivent être faites comme la mise à contribution du secteur privé pour qu’il intègre plus de mixité, en utilisant l’outil que sont les Indices de Position Sociale (IPS). La question de la mixité ne doit pas se cantonner à l’école publique.
Loïc : À l’aube des JO, nous observons que les étudiants vont être les grands sacrifiés de ce moment dit festif et populaire. Quelle est ta réaction face
à la gestion du Gouvernement ?
Fatiha : « 100 balles et un MARS » au-delà de la blague, c’est assez inquiétant, et cela démontre le peu de considération du gouvernement pour les étudiants. Les étudiants ne doivent pas payer le manque d’ambition du gouvernement sur le logement. Et il y a sûrement d’autres leviers à étudier que déloger des étudiants de leur résidence CROUS.
Loïc : Ces dernières années, nous parlons de « génération covid » et « génération climat ». Les enjeux environnementaux et sociaux sont primordiaux et pourtant les partis politiques ne répondent pas à ces attentes. Comment réenchanter la politique et donner envie aux jeunes
de s’investir ?
Fatiha : Les partis politiques doivent redonner envie de faire de la politique à travers des grands combats sociaux : la lutte contre la précarité, pour l’égalité femme homme, pour la justice climatique. Mais au-delà, les partis politiques doivent accepter qu’aujourd’hui les jeunes ne s’engagent plus seulement à travers les partis politiques. Nous, partis politiques, nous devons accepter et nous enrichir de ces nouvelles formes d’engagement
Pour en savoir plus : https://www.parti-socialiste.fr/nosdeputes