Démantèlement d’EDF, le rapport qui alerte


Le rapport du député socialiste Philippe Brun

Mandaté par la Commission des Finances de l’Assemblée, le député socialiste s’est rendu à deux reprises à Bercy en vue d’exercer un contrôle sur place des documents sur l’avenir d’EDF. Le rapport sur l’opération boursière de montée au capital par l’état, pour 12,5 milliards (rachat de 100% du capital), de l’énergéticien, présenté au Palais Bourbon, révèle que le projet « Hercule » de démantèlement d’EDF demeure le scenario principal, contrairement aux déclarations officielles.

Tous les documents consultés convergent pour indiquer que l’objectif de ce projet désormais rebaptisé « Grand EDF » est « d’engager une filialisation de tout ou partie des activités du groupe liées à la transition énergétique ». Par ailleurs, Luc Rémont, le nouveau patron d’EDF nommé par Macron , est un spécialiste des privatisations.

Selon Philippe Brun, l’hypothèse la plus probable est donc une filialisation des concessions de barrages hydroélectriques et des activités renouvelables, qui ont la plus forte rentabilité, puis un privatisation de cette filiale afin d’équilibrer l’opération financière de montée au capital.

Il faut rappeler que ce scenario s’inscrit dans le cadre de la législation européenne qui interdit un vrai Grand EDF intégré, ce qui permettrait au gouvernement de « justifier » le projet. La position du député et du Parti Socialiste est qu’il faut sortir de ce cadre, et voter une loi de nationalisation pour garantir l’avenir d’EDF.

Quelles actions à suivre ?

En mettant en doute la parole du ministre Bruno Le Maire, ce rapport redonnant du crédit au scénario de démantèlement de l’énergéticien a mis le gouvernement dans l’embarras. Celui-ci a à nouveau démenti avoir de tels plans, sans pour autant fournir un seul document qui formaliserait l’abandon du projet « Hercule ».

De telles contradictions ont conduit les petits actionnaires, représentés par leur association (ADAM), à interpeller l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) car le scenario du démantèlement, non évoqué dans le document d’intention fourni à l’AMF, conduit en effet à une valorisation plus élevée que les 12 euros aujourd’hui proposés pour le rachat par l’état.

Le projet de dépôt d’une proposition de loi de nationalisation aurait pour objectif de rendre plus difficile ce démantèlement. Le projet socialiste c’est en effet : NON à la privatisation des profits et la mutualisation des pertes !