Le Parti Socialiste face à l’extrême droite : aucune ambiguïté


Un article du « Canard Enchaîné » a récemment déclenché une vive polémique dans les médias. Cet article accusait les députés socialistes d’avoir négocié avec le groupe LFI un changement de texte d’une motion de censure déposée par ce groupe pour obtenir les voix du RN. Les fausses informations qui ont été répétées à ce sujet, essentiellement de la part du gouvernement et du Président de la République ont été démontées et démenties, entre autres, par les députés socialistes, la direction du PS et des journalistes sérieux dans divers medias, extraits :

Libération

« Fake news sur la motion de censure NUPES : l’Élysée se défausse sur le Canard enchaîné… Le Président, qui a dénoncé à tort un texte «changé à dessein» pour obtenir les voix du RN, «a basé son propos sur l’information du “Canard enchaîné”», se défend l’Élysée. Un peu court. »

L’Obs

« Depuis mardi, des éléphants socialistes et des macronistes – Emmanuel Macron en tête — accusent l’alliance de gauche d’avoir retiré le mot immigration de sa motion de censure pour attirer les voix des députés d’extrême droite.

Une rumeur démentie par de nombreux députés, ainsi que par Franceinfo et le journal « L’Humanité » ce jeudi 27 octobre, qui a pu consulter les différentes versions de la motion et confirmer qu’aucune mention sur l’immigration n’y a jamais été inscrite. Mais ce flou autour de la vérité pendant deux jours n’a pas empêché différents politiques de s’en servir à des fins personnelles. »

Cette polémique n’avait évidemment qu’un seul but : nuire à la gauche unie (NUPES) et au Parti Socialiste. La position du PS au sujet des motions de censure peut être résumée ainsi :

  • il n’est pas opportun de multiplier les motions pour ne pas banaliser leur portée symbolique
  • le PS n’appellera jamais les voix de l’extrême-droite (mais sans pouvoir les contrôler) et ne votera jamais leurs motions
  • quand une motion de gauche est déposée on se limite à répondre à la question posée (pour ou contre le gouvernement). Raison pour laquelle la majorité du groupe a voté pour la motion de censure posée par LFI, comme les groupes EELV et PCF.

Pour rappel, en 2019 après le 49-3 sur les retraites les 3 groupes de gauche ont déposé une motion de censure. LR a déposé la sienne. Le RN a voté la notre. Pas celle de LR. Aucun député ou éléphant socialiste n’a trouvé matière à indignation. Personne n’a eu cette indignité d’y voir une alliance entre la gauche et le RN. Si on suivait ce raisonnement il faudrait renoncer à toute position susceptible d’être votée par le RN.

Par ailleurs, l’indignation du ministre de l’intérieur qui fustigeait « une négociation de la honte » entre les députés de gauche et d’extrême droite, fait peu de cas du fait qu’il a lui même, lorsqu’il était député, voté par trois fois une motion de censure en compagnie de députés FN.

Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’assemblée a déclaré dans une interview à l’Express : « Nous ne votons aucun texte ni amendement ou motion venant des bancs du RN. Ce sont eux qui ont voté la nôtre, jamais l’inverse, comme ils l’ont toujours fait, avec cynisme, en 1986 comme lors des deux dernières législatures. Et nous avons dit avec netteté que nous n’appellerons jamais leurs voix. Ces accusations sont malhonnêtes. Il n’y a aucune ambiguïté pour nous, il n’y en a jamais eu et il n’y en aura jamais. Il y a une frontière avec le RN, et celle-ci est infranchissable. »

Le Parti Socialiste fera toujours de la lutte contre l’extrême droite un objectif essentiel.