Les socialistes n’ont qu’une boussole : être utiles aux Françaises et aux Français

Manifestation contre la réforme des retraites

Face à une situation démocratique inédite, où aucune coalition ne dispose de majorité absolue à l’Assemblée nationale, nous avons conduit une négociation exigeante entre un gouvernement de droite et son opposition de gauche. Nous avons fait cette proposition, non pas pour obtenir des postes, mais pour faire avancer notre pays et arracher des victoires pour les françaises et les français. Nous sommes et demeurerons dans l’opposition de gauche au gouvernement de droite de François Bayrou. Ni coalition, ni accord de gouvernement.

Le 7 juillet dernier, le vote des français était pourtant clair : il a placé le front populaire en tête mais le président de la République continue de ne pas le reconnaître ; il a rejoint le front républicain pour faire barrage à l’extrême droite mais Michel Barnier a mis la survie de son gouvernement dans les mains du Rassemblement national ; les français n’ont donné de majorité absolue à aucun des partis représentés à l’Assemblée nationale mais certains continuent de croire, à droite comme à gauche, qu’ils pourraient appliquer tout leur programme rien que leur programme.

Il faut sortir de ces postures qui ne respectent pas le vote des français. C’est ce qu’a entrepris le Parti socialiste en entrant en négociations avec le Premier ministre François Bayrou. Soyons clairs, nous sommes dans l’opposition et nous ne voulons pas entrer dans un gouvernement dont nous ne partageons pas les orientations. Mais alors que les français souffrent depuis sept ans de la politique macroniste, pouvions nous rester les bras ballants ?

Pour les infirmières, les enseignants, les retraités aux petites pensions, les smicards qui tirent le diable par la queue dès le 10 du mois… pouvions-nous attendre ? La politique du tout ou rien à gauche, c’est aujourd’hui la politique du rien du tout. Nous avons fait le choix d’être utiles aux français, de ne pas les laisser en plan, et d’aller dès à présent arracher des améliorations pour leur vie quotidienne auprès du gouvernement Bayrou.

Négocier pour arracher des victoires

Ces avancées ne sont pas indigentes, loin de là : pour la première fois depuis son adoption, la réforme des retraites injuste d’Emmanuel Macron est remise en débat autour des partenaires sociaux. En l’absence d’accord entre patronat et syndicats, c’est le parlement qui aura le dernier mot sur la base des avancées issues des travaux des partenaires sociaux. Nous n’accepterons aucun droit de veto pour le statu quo. Il n’y aura pas non plus de retour du gel des pensions de retraites en 2025, pas d’augmentation des taxes sur l’électricité, pas de déremboursement des consultations chez le médecin, pas de passage d’un à trois jours de carence dans la fonction publique, pas de suppression de 4 000 postes d’enseignants, les patrimoines les plus insolents seront taxés…

Est-ce suffisant ? Non. C’est un point de départ, pas la ligne d’arrivée. Le choix que nous avons fait de ne pas censurer ne vaut donc que pour cette fois. Il n’est pas un blanc-seing. Il ne nous empêchera pas de batailler pour obtenir un budget juste. Il ne nous empêchera pas de censurer lorsqu’il faudra censurer, car nous n’avons aucun accord avec le gouvernement. Il ne nous empêchera en rien de continuer à nous battre, avec toute notre conviction, avec toute notre énergie, avec nos partenaires de gauche, pour que la France soit enfin gouvernée à gauche.

Protéger les Françaises et les Français

Nous n’ignorions rien du cynisme de ceux qui sont prêts à sacrifier les françaises et les français ici et maintenant pour une hypothétique qualification au second tour d’une élection présidentielle anticipée face à Marine Le Pen – une présidentielle qui conduirait aujourd’hui à la victoire de l’extrême droite. Nous refusons la politique du pire qui conduirait à la pire des politiques. Mais il vient aussi de ceux qui, dans le camp présidentiel, pensent que l’intérêt de la séquence est de fracturer le NFP et surtout d’isoler les socialistes du reste de la gauche. Mais comprendront-ils un jour que l’union fait la force à gauche ? Au fond, depuis le 7 juillet, un récit s’écrit : le président de la République craint le retour de la gauche. Car rien ne lui est plus étranger que la justice sociale, la cause des travailleurs et celle des plus fragiles. Mais il craint avant tout que les socialistes puissent à nouveau gouverner. Ce serait, pour lui, le pire aveu d’échec. Il a passé un mandat à vouloir se débarrasser des socialistes et ils sont encore là. Debout. Résilients. Alors qui est dans le déni ? Nous sommes là, et plus que jamais prêts avec nos partenaires à lutter ensemble pour la justice sociale et fiscale et pour nos services publics !