PLU bioclimatique – Espaces verts et logements sociaux – Juin 2023


Après deux années de concertation avec les habitants et de négociations au sein de la majorité municipale, Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris, également chargé de l’urbanisme, a réussi à faire adopter la version initiale du futur plan local d’urbanisme (PLU) de la capitale à l’unanimité des partenaires de cette majorité. Rien n’était acquis d’avance, en 2006 le PLU actuel avait été adopté avec l’abstention d’un partie de la majorité.

Le texte de 3000 pages, qui doit servir de référence pour l’instruction des permis de construire et l’aménagement de la ville, a pour but de dessiner le futur de la capitale à l’horizon 2035-2040, afin qu’elle soit mieux adaptée au changement climatique. Ce texte sera examiné par l’État avant son adoption définitive fin 2024 ou début 2025. Paris vient donc de se doter d’un outil puissant qui répond à de multiples exigences et à deux urgences majeures, le climat et le logement, pour dessiner la ville de demain.

Urgence climatique

Face à l’urgence climatique et sanitaire, c’est un changement profond qui est porté à la conception de la ville et à l’urbanisme parisien grâce aux principes du bioclimatisme. Le futur PLU bioclimatique œuvrera à faire de Paris une ville neutre en carbone en 2050, en incitant à la sobriété carbone du bâti, au développement des énergies renouvelables et à une démarche zéro déchet.

Concernant le bâti, la production d’énergies renouvelables sera rendue obligatoire pour tous les projets de plus de 1000 m2. Les projets devront avoir recours à des matériaux et procédés de construction présentant un impact carbone réduit. Ce sera également la fin des climatiseurs individuels et l’obligation de raccordement au service public de l’énergie – CPCU et Climespace. Le plan prévoit un recours systématique à la végétalisation des toitures par l’application d’un « taux de végétalisation » du bâti minimal. Des incitations seront faites au développement de toitures biosolaires et devront permettre le développement de l’agriculture urbaine. Il s’agira aussi de rendre accessibles les toitures-terrasses (construction neuve, extensions, restructurations lourdes).

Par ailleurs, pour atteindre l’objectif de 10 m2 d’espaces verts par habitant, ce plan prévoit d’augmenter les surfaces de pleine terre, les lieux de respiration et de fraîcheur, de favoriser la végétalisation et la présence de la faune et de la flore, de préserver la nature jusqu’en cœur d’îlot et de protéger les arbres remarquables, les 100 000 arbres d’alignement et les espaces libres en pleine terre. C’est ainsi que 300 hectares d’espaces verts supplémentaires seront créés à Paris d’ici 2040, par exemple dans le 12e au sein du nouveau quartier des Messageries et à Bercy-Charenton, et avec la sauvegarde de l’« Oasis Verte ».

Urgence logement

Le futur PLU bioclimatique vise à permettre à toutes et tous de se loger en favorisant l’accueil, la solidarité, la diversité des quartiers, l’égalité sociale. L’objectif est d’atteindre 40 % de logements publics à Paris en 2035, dont 30 % de logements sociaux et 10 % de logements abordables.

Les effets des futures règles porteront ainsi sur le nombre de logements disponibles, la diversité des publics bénéficiaires et sur le prix du marché, notamment dans les secteurs déficitaires. Le rééquilibrage ouest-est en termes de logement social sera accéléré. La servitude de mixité fonctionnelle (tout projet de plus de 5 000 m² doit consacrer 10 % de sa surface à la création de logement) donnera priorité au logement dans la construction. La création d’une zone d’accélération de la solidarité, dans les secteurs d’hyper déficit en logement social favorisera la création de logements sociaux dans ces quartiers. 1 000 emplacements seront réservés pour du logement social, dont des centaines d’immeubles de bureaux. La fin de la construction de bureaux à l’ouest et dans le Triangle d’or et la suppression du potentiel d’extension de 10 % des surfaces d’activité économique (inscrite dans le PLU actuel) se feront au bénéfice du logement.

Le développement du bail réel solidaire (BRS) favorisera le logement abordable. La réhabilitation devient la nouvelle norme (fin de la démolition, sauf exception). Le plan prévoit également le financement de la rénovation thermique et de la végétalisation des copropriétés grâce aux surélévations autorisées uniquement pour créer du logement, ainsi que l’amélioration des logements grâce aux incitations à produire des logements traversants ou avec des espaces extérieurs.

Proximité

C’est la ville du quart d’heure ! Celle-ci devra améliorer le cadre de vie des habitants, en leur offrant un socle de services, d’équipements, de commerces de proximité, tout en répondant aux besoins d’un développement productif local et en limitant les déplacements polluants. L’accélération de la mise en œuvre de la Foncière commerces facilitera l’implantation de commerces culturels et de bouche. L’interdiction des dark stores et des dark kitchens contribuera à la lutte contre l’économie de la prédation. La transformation de locaux commerciaux et de bureaux en meublés touristiques sera interdite dans les secteurs tendus. En lien avec les maires d’arrondissement, des centaines d’immeubles seront fléchés, pour devenir des logements sociaux ou des équipements de proximité. 90 nouveaux centres de santé seront créés et les médecins seront autorisés à s’installer dans les locaux commerciaux. Une ceinture verte et sportive sera créée autour du périphérique dans les quartiers populaires.

Esthétique

Malgré son héritage patrimonial exceptionnel, Paris est une ville en mouvement. Priorité sera donnée à la transformation en incitant à la sobriété des aménagements, au développement de la multifonctionnalité et de la réversibilité. La Ville a déjà engagé cette démarche avec son Manifeste pour la beauté de Paris. La préservation et la valorisation du patrimoine seront, plus que jamais, une exigence.

La méthode de végétalisation mettra le piéton au cœur des projets (rues aux écoles, transformation des places de stationnement). Les espaces publics reconquis – quais de Seine, la promenade urbaine et tous les axes sous le métro aérien, les places – seront inscrits comme espaces verts.

Adapter la ville au changement climatique tout en maintenant des objectifs sociaux ambitieux ainsi que des exigences de proximité et d’esthétique, telle est la voie que nos élus de la gauche et des écologistes ont ouverte en juin 2023.

Pour en savoir encore plus :

Révision du plan local d’urbanisme : quel visage pour Paris en 2030 ?

Plan local d’urbanisme bioclimatique : vers un Paris plus vert et plus solidaire !

Paris ville du quart d’heure, ou le pari de la proximité

Mobilier urbain, végétalisation… Comment rendre Paris plus belle